Berlin est encerclée par deux groupes d'armées soviétiques : ceux de Joukov (1er front biélorusse) et de Koniev (1er front ukrainien), avec en appui celui de Rokossovski (2e front biélorusse), que la récente prise de Koenigsberg vient juste de libérer.
L'église du souvenir de Berlin fut conservée comme mémoire des destructions et son clocher fut volontairement laissé brisé.En partant du nord vers le sud, l'Armée rouge présente l'ordre de bataille suivant :
- Citation :
- 2e front biélorusse (maréchal K. K. Rokossovski) comprenant :
2e armée de choc : colonel-général I. I. Fedyurinski;
65e armée : colonel-général P. I. Batov;
70e armée : colonel-général V. S. Popov;
49e armée : colonel-général I. T. Grishin;
19e armée :
5e armée blindée de la Garde :
soutien aérien : 4e armée aérienne du colonel-général K. K. Vershinin
1er front biélorusse (maréchal G. Z. Joukov) comprenant:
61e armée : colonel-général P. A. Belov;
1re armée polonaise : lieutenant-général S. G. Poplowski;
47e armée :
3e armée de choc : colonel-général V. I. Kutznetzov;
5e armée de choc : colonel-général N. E. Berzarin;
8e armée de la Garde : colonel-général V. I. Tchouïkov;
69e armée : colonel-général V. Y. Kolpakchi;
33e armée : colonel-général V. D. Svotaev;
1re armée blindée de la Garde : colonel-général M. Y. Katukov;
2e armée blindée de la Garde : colonel-général S. I. Bogdanov;
3e armée : colonel-général A. V. Gorbatov;
soutien aérien assuré par les 19e et 18e armées aériennes (lieutenant-colonel S. I. Rudenk et maréchal A. Y. Golovanov)
1er front ukrainien (maréchal I. S. Koniev) comprenant :
3e armée de la Garde : colonel-général V. N. Gordov;
13e armée : colonel-général N. P. Pukov;
5e armée de la Garde : colonel-général A. S. Jadov;
2e armée polonaise : lieutenant-général K. K. Swiersczewski;
52e armée : colonel-général K. A. Korateyev;
3e armée blindée de la Garde : colonel-général P. S. Rybalko;
4e armée blindée de la Garde : colonel-général D. D. Leliushenko;
28e armée : lieutenant-général A. A. Lucinsky;
31e armée : lieutenant-général V. K. Baranov;
soutien aérien assuré par la 2e armée aérienne du colonel-général S. A. Krasovsky.
Au total, ces 3 groupes d'armées réunissaient :
2 500 000 hommes, dont 155 000 Polonais
6 250 chars et canons d'assaut;
41 600 canons et mortiers
7 500 avions.
Forces allemandes Groupes d'armées Vistule et Centre
Garnison de Berlin Au début avril 1945, les forces allemandes composant la garnison de Berlin aux ordres du général Reymann, commandant la « Zone de défense du Grand Berlin » , se limitent aux unités suivantes:
1re Flak-Division, installée dans trois grands bunkers: le Zoobunker du Tiergarten, le Humboldthain et le Friedrichshain;
9 compagnies du Wacht-Regiment (régiment de la garde) Grossdeutschland;
2 bataillons de gendarmerie (Feldgendarmerie);
2 bataillons du génie militaire;
20 bataillons du Volksturm déjà créés et 20 autres en cours de formation ; Ces unités hétéroclites d'une valeur combattante inégale, se répartissent alors en 2 catégories : la Volksturm.I, dont les membres sont équipés de quelques fusils et Panzerfausten, et la Volksturm.II, totalement désarmée. Cette force de 60 000 volontaires se réduit, lors des combats, à quelques petits groupes de Hitler-Jugend préposés à la lutte antichars, armés de panzerfaust capables de détruire un char T34 russe, dont l'efficacité est redoutable entre 10 et 15 mètres mais dont l'utilisation dans cette condition signe presque obligatoirement l'arrêt de mort du servant de la pièce.
Le bataillon Charlemagne dont les 363 membres, issus des restes de la division Charlemagne, sont armés de Stg 44 ou MP 44 (Sturmgewehr Maschinen pistol modèle 1944), premier fusil d'assaut au monde et ancêtre de l'AK-47 russe. Le Stg 44, qui doit remplacer petit à petit la gamme de fusils-mitrailleurs de type MP-40, entre ainsi en dotation dans l'armée allemande en 1944 ; il dispose d'un sélecteur de tir en modes semi-automatique et automatique ce qui permet de l'utiliser comme mitrailleuse ou fusil de moyenne portée.
Déroulement
L'offensive générale soviétique Les combats débutent avec l'attaque de nuit, à la lueur de projecteurs de DCA, à partir des hauteurs de Seelow ( voir Bataille de Seelow). Cette bataille manque de tourner au fiasco, pour avoir été mal préparée.
Les plans de l'armée soviétique sont d'encercler la ville, puis d'éliminer par des tirs de barrage toute résistance. Mais ces bombardements gênent ensuite la progression des troupes à l'intérieur de la ville.
Des poches de résistance naissent alors, comme au Tiergarten.
Les soviétiques massent autour de Berlin plus de 40 000 pièces d'artilleries (1 pièce tous les dix mètres).
Les combats dans Berlin Le 20 avril 1945, après la cérémonie d'anniversaire d'Adolf Hitler (qui fête ses 56 ans), un bon nombre de hauts dignitaires nazis quittent Berlin précipitamment en abandonnant leur führer. Les Berlinois appelleront cet épisode « la fuite des faisans dorés ».
Les combats font rage dans le quartier des ministères, autour du Reichstag et du Führerbunker défendu par des volontaires SS de différentes nationalités ; parmi ces derniers combattent les Scandinaves et les Hollandais de la 11e SS Division "Nordland", à laquelle a été rattaché le groupe de combat Charlemagne, regroupant quelques 300 Français sous les ordres du Hauptsturmführer (capitaine) Henri Fenet, ainsi que des éléments aussi épars que des Espagnols du capitaine Izquierda, des Baltes rescapés des combats de Lituanie et jusqu'à 3 ou 4 Britanniques du SS British Free Corps. En règle générale, ces « desperados » (selon l'expression de l'écrivain collaborationniste Saint-Loup) se sont remarquablement comporté[note 1]. Également, la plupart des volontaires étrangers ayant survécu aux ultimes combats des 1er et 2 mai, et qui tombèrent aux mains des soldats de l'Armée rouge furent, à part de rares exceptions, traités dans le cadre de la convention de Genève. Le cas n'était pas si fréquent sur le front de l'Est.
L'armée soviétique se voit obligée d'amener, dans le secteur même des combats, des pièces d'artillerie qui font feu à tir tendu pour réduire les poches de résistance.
Hitler, comprenant enfin que la guerre est perdue, se réfugie dans sa chambre avec sa femme Eva Braun et ils mettent fin à leur vie.
Après la mort de Hitler, les avis au sein des derniers hauts dignitaires nazis divergent concernant la demande de négociations pour un armistice ; les jusqu'au-boutistes comme Joseph Goebbels s'y opposent formellement.
Peu de temps avant que Hitler se suicide et que le Reichstag soit pris, la radio berlinoise réussit à diffuser, pour la dernière fois, une œuvre de Richard Wagner : La Marche funèbre de Siegfried, afin de donner du courage aux troupes. Celle-ci annonçait la fin du Troisième Reich, lequel aurait dû durer mille ans.
Le calvaire des civils durant le siège - Citation :
- Les civils berlinois (2 millions environ) pris au piège par les combats, se réfugient dans le métro, dans les abris ou les caves, pour échapper aux bombardements aériens et d'artillerie. En de nombreux endroits, la distribution d'eau est coupée ainsi que l'électricité. L'inondation d'une partie du métro de Berlin a été ordonnée par le Führer car, si l'armée soviétique l'avait investi, son parcours leur aurait permis d'arriver en 120 minutes jusqu'à son bunker ; ce fut la cause d'une catastrophe qui coûta la vie à environ un millier de Berlinois.
Il y eut aussi la tragédie des femmes systématiquement violées par une partie non négligeable des troupes soviétiques. Ce drame humain, vécu par un peu plus de 100 000 berlinoises de tout âge et de toute condition, a longtemps été occulté par la plupart des récits de cette bataille. Il a fallu attendre la chute du mur de Berlin et le processus de réunification allemande qui s'ensuivit pour que l'on puisse, enfin, évoquer ce sujet épineux, tant d'un point de vue humain que politique. Ce sont aussi les Berlinoises qui déblayèrent des milliers de tonnes de gravats ; elles furent surnommées les femmes des ruines.
Récapitulatif par dates 21 avril 1945 : derniers bombardements aériens américains ;
24 avril 1945 : entrée des armées soviétiques dans Berlin proprement dit ;
25 avril 1945 : jonction des troupes américaines et soviétiques à Torgau ;
30 avril 1945 : suicide de Hitler et de sa femme Eva Braun ;
1er mai 1945 : Joseph Goebbels se suicide à son tour, l'état-major nazi capitule.
7 mai 1945: capitulation à Reims auprès des armées alliées (Britanniques, USA, France), signature à 02h41.
8 mai 1945 : la capitulation sans condition de l'Allemagne nazie est entérinée à Berlin même par la signature de l'armistice auprès de toutes les nations belligérantes, et qui met fin à la guerre en Europe.
Conséquences et bilans La ville de Berlin sera détruite à 33% (jusqu'à 70% en centre ville) ; les zones aéroportuaires et leurs alentours, furent épargnés autant que possible, les aéroports devant être utilisables le plus rapidement possible par les Alliés après la chute de la ville, ceci faisant partie du plan d'invasion. La destruction « complète » de la ville est une fausse rumeur qui reste difficile à éliminer. La ville était simplement trop grande pour être rasée comme l'avaient été Cologne ou Dresde.
De très nombreuses victimes civiles seront tuées durant les combats, d'autres seront brutalisées ou exécutées par les soldats de l'Armée rouge, ivres de vengeance contre les Allemands. Au début, ces comportements seront tolérés par l'état-major de l'Armée rouge mais, dès que l'armistice sera signé et que l'occupation soviétique se mettra en place, ces exactions seront rapidement arrêtées par le NKVD. En 1945, 4 000 officiers soviétiques seront jugés pour crimes contre des civils.
Les archives Soviétiques revues par Khrivosheev estiment les pertes soviétiques et polonaises à 81 116 tués (2 825 polonais) et 280 251 blessés et malades pour l'ensemble des trois engagements (Ville de Berlin, bataille des hauteurs de Seelow et de la poche de Halbe)
Du coté allemand, les pertes humaines totales ont été estimées à 458 080 tués et 479 298 prisonniers.Les pertes dans la seule ville de Berlin seraient de 22 000 soldats tués et autant de civils.
La bataille de Berlin est considérée comme une des plus sanglantes et la plus coûteuse en vies humaines de la Seconde Guerre mondiale.