Les campagnes du Pacifique correspondent aux campagnes menées pendant la Seconde Guerre mondiale dans l’océan Pacifique et dans les pays le bordant. Elles font partie de la guerre de la Grande Asie orientale (Dai Tō'A sensō) qui engloba à compter de 1941 l’ensemble des opérations militaires du Japon Shōwa sur le front asiatique.
Dès le début des années 1930, la tension en Asie de l’Est s’accroît rapidement suite à l’expansion du Japon qui tente d’élargir sa sphère d’influence et déclenche la guerre sino-japonaise. Celle-ci, à la suite d’une tentative de pénétration en Mongolie stoppée par l’Armée rouge ainsi que la conceptualisation de la «sphère de coprospérité de la grande Asie orientale » en 1940, devient l’un des plus meurtriers théâtres d’opération de la Seconde Guerre mondiale.
Hégémonie japonaise
En 1941, l’expansion militaire du Japon, qui profite de la défaite française pour s’installer en Indochine, ne peut plus désormais se poursuivre sans supprimer la principale menace encore capable de s’y opposer dans le Pacifique : la force navale des États-Unis, rassemblée à Hawaii. À la suite du refus du Japon de se retirer de Chine (à l’exclusion du Manzhouguo) et d’Indochine, les États-Unis, la Grande-Bretagne et les Pays-Bas avaient imposé en juillet 1941 au Japon un embargo sur les produits pétroliers. Afin de contrer la menace nippone, les États-Unis avaient également commencé à apporter une aide au régime de Tchang Kaï-chek et intensifié leur présence sur le théâtre CBI.
Réemployant la stratégie qui lui avait réussi contre la Russie en 1905, le Quartier général impérial décida d’engager les campagnes du Pacifique en envoyant la marine impériale japonaise bombarder par surprise Pearl Harbor le 7 décembre 1941. La flotte du Pacifique fut fortement endommagée mais ses porte-avions, en mer au moment de l’attaque, échappèrent au désastre.
Simultanément, l’armée impériale japonaise occupa en Asie du Sud-Est les possessions britanniques (Hong Kong, la Malaisie, Singapour), américaines (les Philippines) et néerlandaises (les Indes orientales néerlandaises) avec l’intention de prendre les champs pétroliers de Malaisie, de Sumatra et de Bornéo et même menacer l’Australie dans une Blitzkrieg qui désorganisa les forces alliées en leur infligeant des défaites écrasantes sur terre comme sur mer.
Équilibre des forces
En mai 1942, la bataille de la mer de Corail entre porte-avions tourna à l’avantage des Alliés. Un mois plus tard, cet avantage fut accentué par le résultat de la bataille de Midway qui coûte 4 porte-avions aux japonais mais par deux fois, fin 1942, l’US Navy n’avait plus qu’un seul porte-avions opérationnel épaulé par un autre de la Royal Navy.
Malgré la priorité donnée à la guerre contre l’Allemagne et la détermination de l’armée impériale japonaise, la mobilisation industrielle et humaine des États-Unis permit aux Alliés de reprendre peu à peu les îles du Pacifique comme Guadalcanal, les Salomons puis les Philippines après la bataille du golfe de Leyte.
L’armée nationaliste du Kuomintang commandée par Tchang Kaï-chek et celle des forces communistes menée par Mao Zedong firent front commun contre les Japonais mais sans coopérer tandis que l’armée britannique menait une longue campagne en Birmanie et que les armées australienne et néo-zélandaises agissaient en Asie du Sud-Est
Hégémonie américaine
Évolution de 1943 à 1945 et situation lors de la capitulation du Japon.Au sein des alliés combattants dans le pacifique ou sur ses rives (Britannique, Néo-zélandais, Australiens, chinois et américains), l'importance des américains est encore plus marquée que sur le théâtre européen, ou combattent également d'importantes armées britanniques et soviétiques. L'essentiel de la guerre du Pacifique repose par contre sur les forces navales et terrestre des États-Unis d'Amérique.
A compter de la fin 1943, la situation d'équilibre précédent bascule nettement en faveur d'une forte supériorité américaine. Ainsi, la suprématie navale américaine est incontestable lors de la bataille d'Okinawa, l’US Navy alignant 40 porte-avions pour supporter l’opération, là où l’empire du Japon, dont les moyens d’action navals ont été réduits, lui oppose des Kamikazes et le cuirassé Yamato.
Face à la mauvaise surprise d’avions suicide se précipitant sur les pontons et les tours de contrôle de leurs porte-avions, les amiraux américains ne manquèrent pas de remonter aux stratèges de l’opération Downfall l’état du moral des troupes[1] ; face à la perception de la détermination des soldats adverses, les GI s’apprêtaient à la mort en envisageant de débarquer sur les îles principales du Japon. De plus, l’engagement de la Navy à Okinawa amena des dégâts considérables de ce fait, nécessitant des réparations incompatibles avec le déploiement prévu pour l’invasion de l’archipel nippon.
La capture des îles proches du Japon comme Iwo Jima et Okinawa par les Alliés permit d’assurer des attaques aériennes directes sur le Japon, et non plus seulement par vols de haute altitude depuis les Mariannes.
Principales pertes en navires de guerre (1941-1941)
Principaux belligérants Marine impériale japonaise US Navy Royal Navy
Navires de lignes 10 2 2
Porte-avions 20 11 1
Croiseurs 36 10 6
Notes : Les cuirassés américains attaqués à Pearl-Harbor ont été renfloués (à l’exception de deux) et ont pu reprendre le combat. Les marines australiennes et hollandaises ont subi aussi proportionnellement de lourdes pertes.
Reddition du Japon
Tōkyō subit un bombardement incendiaire majeur dans la nuit du 9 au 10 mars 1945, puis Hiroshima et Nagasaki subirent chacune une attaque nucléaire le 6 août et 9 août 1945.
L’URSS déclare la guerre au Japon le 8 août et entre au Manzhouguo en effectuant une fulgurante percée.
La reddition sans condition de l’Empire du Japon survint le 15 août 1945, mais la nouvelle ne parvint aux forces du Manzhouguo que le 19 août.
Des soldats japonais sont retrouvés dans la jungle d'îles ou de régions isolées jusque dans les années 1950 : ils avaient survécu en ermites en ignorant tout de la capitulation. Le dernier soldat japonais retrouvé vivant le sera en 1974 dans la jungle indonésienne, c’était un aborigène de Taiwan enrôlé dans les Volontaires de Takasago.